« Laissez-moi » est une création totale. Ce texte, en effet, est un petit récit, édité en 1934, et n’a jamais été porté à la scène.
Flash–back :
En 2005, Marc Gooris joue « L’Etranger » dans le cadre du « Festival sur un plateau » à Tenay-Hauteville,
petit village français près de la frontière suisse. Dans ce village, perché dans les alpes, a existé durant presqu’un siècle,
jusque dans les années 1950, le plus grand sanatorium de France.
Marc découvre, au syndicat d’initiative local, ce petit livre, « Laissez-moi » signé Marcelle Sauvageot,
dont la lecture le marque durablement.

Marcelle Sauvageot, parisienne, malade de la tuberculose, fut soignée dans ce sanatorium en novembre 1930.
Elle y reçut, quelques jours après son arrivée, une lettre de son amant lui apprenant la rupture,
le délaissement et l’annonce d’un prochain mariage avec une autre.
Alors, elle lui répond. « Laissez-moi » est un grand cri d’amour, un cri digne, intelligent et sensible ;
C’est le journal d’une rupture abrupte, sans pathos, ni complaisance. C’est la voix d’une femme amoureuse, qui sait,
et pardonne les travers de l’homme qu’elle aime. C’est la voix d’une femme qui réfléchit sur le monde patriarcal de son temps. C’est la voix d’une femme qui se reconstruit, malgré la blessure, la solitude, la maladie et la sensation de la vie qui s’en va.
Féminine, et féministe avant l’heure, Marcelle Sauvageot a livré dans ce petit livre un regard précieux sur le monde.
Un regard élégant, lucide, tendre et caustique.
Mlle Sauvageot est décédée en 1934.
Larah STIEMANS a fait sienne cette voix, et cette sensibilité.