L’adolescence est un moment difficile pour accepter d’être soi, d’avoir un corps, d’être en relations avec autrui, d’être tiraillé entre charnel et spirituel. Ce parcours, Marie Vaiana a tenté de le suivre en écrivant et mettant en scène un spectacle de gestes et de mots. Étant donné un être fait de bestialité et de spiritualité, la fable met en présence Antoine, le jeune homme et Gustave, son chien. Ils décident de se faire passer l’un pour l’autre. Le premier, sous sa nouvelle apparence animale, expérimente la violence, le sexe, la souffrance. Le second, sous sa silhouette humaine, révèle le besoin familial de modeler l’enfant, de l’empêcher d’être autre que ce qui a été envisagé à travers son éducation et sa formation. La dualité des êtres sert de trame à l’histoire. Elle parie sur l’utilisation optimale des signes scéniques pour rendre évidente une situation complexe. D’autant que tous les rôles sont incarnés par deux comédiennes (la voisine, le père chirurgien esthétique, la mère… toujours identifiés par le couple moi-je). Et que, à certains moments, chacune sert de double au rôle joué alors par l’autre. C’est là que la mise en scène et le travail d’interprétation prennent une importance capitale. Le corps comme instrument Les mots sont complétés par le corporel. Gaëlle Gourvennec (Antoine) pratique les arts martiaux et la danse. Paola Secret (Gustave) est férue de commedia dell’arte et de travail clownesque. Elles apportent ces expériences dans leur jeu. Le réalisme une fois banni, reste une constante chorégraphie des gestes et des déplacements en alternance ou en concomitance avec la parole. Là réside le côté captivant de ce spectacle. Les actions se déroulent en une sorte de fondu enchaîné où tout devient plausible. Michel VOITURIER (Lille et Belgique) Gustave et Antoine Au Palace à Ath, le 20 avril à 20h. Prochainement au Lycée Arthur Rimbaud, rue Paul Foucaut - 59450 Sin Le Noble - le 10 mai 2007 à 18h. Réservations et info au +33(0)6 17 86 53 25 |